SOMBRE, la peur comme au cinéma

Sombre
Sombre 1er du nom

Auteur : Johan Scipion
Éditeur : Terres Étranges
Univers : Les films d’horreurs sous toutes ses formes.
Pitch : « Vous hallucinez devant les réactions et choix des personnages dans les films d’horreur. Et bien vous voici de l’autre côté de l’écran. Vous allez interpréter une de ces victimes qui sont à l’affiche. Votre seul but sera de survivre à toutes les situations que vous rencontrerez. »

La peur comme au cinéma ?

Dans Sombre vous incarnez des victimes. Celles que l’on voit dans les films d’horreur. Où l’on sait qu’il y a peu de chances de les voir vivantes au générique de fin. Concrètement, comment le jeu retranscrit ça ? Par tout un système narratif, très simple. On positionne les Pj face à un enjeu crucial: leur propre survie. Et pour ça rien de mieux que de leur faire comprendre leur fragilité, et donner toutes les ficelles, dignes des plus grands films d’horreur, au MJ.

Car ici le MJ est le réalisateur. C’est lui qui a écrit le scénario. Il en connait toutes les ficelles. Les Pj sont vraiment des jouets entre ses mains, il va tout faire pour arriver à ses fins.

Le format se veut court et intense, où vous allez vite comprendre que le moindre faux pas tuera vos protagonistes. Le but ? Faire en sorte d’arriver jusqu’au générique de fin. Mais on le sait tous : dans ce genre de film il ne peut avoir qu’un seul survivant … *rire diabolique*

On y joue comment ?

Dans Sombre, tout est pensé de bout en bout. Il existe 3 versions du jeu : une classique : Sombre, une « speed gaming » (ma préférée) : Sombre zéro, et une dernière : Sombre max.

Vous avez besoin de D6, de crayons, et d’au moins une des 7 revues (pour l’instant) pour pouvoir y jouer. Généralement vous achetez de revue qui contient les règles de la version que vous jouez. Puis, la collection se complète pour obtenir les scénarios et aides des autres.

Chaque revue coûte 10€, d’une soixantaine de pages, souple avec une couverture joliment illustrée en noir&blanc. L’intérieur des revues contient des scénarios . Des règles de base ou de suppléments. Au moins 2 scénarios, tous adaptables aux différentes versions. Ces revues sont aussi enrichies par l’expérience de l’auteur qui nous fait part des diverses situations qu’il a rencontrées durant ses parties et comment il y a remédié. Il donne aussi de très nombreux conseils pour surprendre vos joueurs.

Photo de YANICK PORCHET

Sombre classique

Publiée dans la revue n°1, elle inclut les règles de base « Sombre Light ». Ainsi que les règles de personnalité, d’avantages et de désavantages. Je n’ai joué qu’à Sombre Zéro, alors je vous laisse en compagnie de wikipédia: qui sait mieux que moi comment ça se passe, pour cette version 😉

_ »Chaque personnage est défini par son nom, sa profession, et sa personnalité. Ces éléments sont généralement accompagnés de traits (un avantage et un désavantage). Le personnage dispose de deux jauges numériques sur 12 points, dont la valeur décroit au fil des blessures et des séquelles psychologiques. Les jets de dés sont effectués avec un dé à 20 faces. Pour être un succès, le résultat du dé doit être inférieur ou égal au niveau de la jauge. »

Les fiches de personnalités sont un élément particulièrement original de Sombre classic. Elles sont décrites en trois phases, qui représentent l’usure progressive de l’esprit du personnage. Si chaque PJ jouit au départ d’une personnalité relativement équilibrée et coopérative, le groupe devient progressivement de plus en plus dysfonctionnel à mesure que les personnalités évoluent vers le pire. » _ wiki

Sombre zéro

J’ai découvert Sombre via cette version durant le salon FMI 2017. Après la partie j’ai trouvé ce système vraiment épatant. De quoi faire mouche durant les salons. Mais aussi pour faire découvrir notre loisir préféré  n’importe où grâce à sa simplicité, des règles, mais aussi de matériel qui tient dans une pochette guère plus grande que mon smartphone. Elle contient quelques carrés photocopiés (décors, personnages/montres), 1 D6 et 1 crayon tout petit, genre Ikea.

La particularité de Sombre zéro est qu’il s’agit d’une version encore plus simple du jeu. Le temps d’une partie est estimé entre 20 et 40 min. Du Speed JDR !

Cette fois la création de personnage est absente. Vous devrez choisir, ou tirer au hasard, entre des protagonistes. Tous sont liés directement au thème. Le Mj dispose lui aussi de tuiles en papier. Ses créatures, et le décor. Ce qui permet de dévoiler ce dernier petit à petit, et d’y associer un monstre (ou pas). Une foi que le film est « écrit » (les tuiles distribuées, et mélangées pour le Mj), on commence. On aura simplement besoin de 1D6.

Exemple de tuile :

Tuiles de la revue n°6

Le niveau du personnage est représenté par le D6. Il représente le seuil de difficulté. Si vous êtes de niveau 3, seul les 3 et moins sont compris comme une réussite.

Sous le niveau vous avez 1 objet décrit. Parfois ça peut être une action comme « Tir » qui désigne juste le fait que vous posséder une arme à feu et pouvez vous en servir. Attention ! Pensez à dégainer votre arme avant qu’il ne soit trop tard car cela coûte 1 action (et 1 action perdue pour dégainer peut vous coûter la vie).

Les attaques sont simples : on lance le D6 pour réussir, puis pour faire les dégâts. Lorsque vous subissez des blessures, vous devez tourner votre tuile de 1 cran par dégât subit: « indemne », « blessé, »mutilé » et « mort ». En gros: vous avez 4 PV, c’est peu. Il suffit qu’un monstre fasse un 4 pour vous tuer. Vous allez sentir comme une jeune pucelle fragile 😀

Lors de la partie, je suis morte en premier, ballot! Par conséquent,  le Mj m’a filé la tuile du monstre pour que je dégomme les autres. C’est une bonne façon d’éviter la frustration du premier Pj tué ! Bien sur, le Mj était directif. Il me suggérait des actions, que j’ai suivies avec plaisir en assassinant les victimes 😀

Les règles de Zombre zéro sont disponibles dans la revue N°10. En outre, gardez à l’esprit que toutes les revues précédentes sont tout aussi utiles (mais facultatives).

Sombre Maxs

Variante en cours de développement, qui permet de simuler des films d’action horrifiques (tels que Predator ou Aliens). Il est en cours de test et paraitra dans un futur numéro de la revue. On vous en dira plus lorsque ça sortira, par conséquent lorsqu’on aura un exemple entre les pattes 😉

Conclusion

Je vois sombre comme une boite à outils JDR à thématique film d’horreur. Et c’est vraiment sympa pour jouer sur le pouce ! Il permet de s’inspirer de films d’horreurs, et donne les clés pour imaginer votre propre « film ». Les nombreux scénarios sont très intéressants et chacun ont leurs petits détails bien glauques qui vont surprendre plus d’un PJ!

Les revues sont riches de retours d’expériences, et plairaient beaucoup aux Mj adepte de l’improvisation. La simplicité ingénieuse des règles m’a laissé sur le c*l, ouais. Respect! Et si vous êtes bon pour adapter les scénarios, alors vous pouvez même faire jouer Sombre à des enfants 🙂

Côté négatif, je dirais que Sombre ne conviendra pas aux rôlistes amoureux des JDR aux backgrounds détaillés. Le jeu ne plaira pas aux joueurs aimant créer des Héros, ou personnages hors du commun. Il ne plaira pas non plus aux Pj n’aimant pas se sentir limité par le scénario du « film ».

Franchement, j’ai bien aimé. Je me suis fournie la version zéro pour ce côté « jouer sur le pouce ». Je vous recommande de l’essayer en Salon car Johan Scipion est un très bon Mj 🙂

Si vous avez l’opportunité de découvrir le jeu avec son auteur : jeter-vous sur l’occasion !

_ Saphie