C.O.P.S

Un voile de fumée entoure la carcasse fumante d’une OldMobile noircie et entourée de flammèches mourantes. Les policiers s’affairent autour d’une dépouille avec un déluge de cartouches sur le côté. D’un autre côté le médecin légiste alterne entre plusieurs corps sans vie, et une mare de sang marquant l’endroit des corps déjà évacués.

L’air est chargé de cette odeur familière, du sang, mêlé à la poudre. Un règlement de comptes apparemment.
Le Central harcèle et rend dingues les agents sur le terrain. À tel point que le flic assis à droite coupe sa radio en regardant par terre, sa flasque de whisky à la main. Tandis que d’autres se réfugient dans la fumée dégagée par leur cigarette. Au-dessus des sirènes de police, vous entendez le bruit incessant de la ville : moteurs vrombissants, téléphones, coups de feu et cris …

Les médias sont déjà là. Leurs flashs et leurs explications sur cette actualité s’ajoutent aux bruits environnants. Les éclairs blancs rendent la scène encore plus irréaliste. La flaque noire devient rouge Vif, les cartouches jaunies et ternes arborent une couleur Or. Cela en est presque flippant.

Un agent s’écarte de la scène en courant, et recrache son dernier repas face à ces affreuses images, sans doute l’une des premières scènes de crime qu’il voit. Le défilé de policiers blasés, de pompiers exténués passe et contraste avec le grand soleil Californien et l’image idéique que l’on peut se faire de cette région.

Votre téléphone sonne, un nouvel appel du Central, encore. Une situation plus compliquée requiert que votre équipe intervienne !

Retour dans la voiture, vous prenez votre équipement, enfilez votre tenue. Rangez le Colt Afrikaneer dans sont holster et finalement laisser pendre autour de votre cou, votre plaque. Reflétant les lumières Rouge et Bleues des gyrophares. Gravée dans le métal doré, quatre lettres … « C.O.P.S ».

Le « jeune flic »

Bienvenue à Los Angeles ! République de Californie, 2030.
Depuis la scission avec les États Unis, la Californie doit réfléchir et s’organiser comme un pays. Ah la liberté, l’indépendance ! Mais tout a un prix : la criminalité.

Déjà au début du XXième sciècle, les gangs et la violence régnaient dans les rues, alors imaginez ceci avec quelques années en plus, moins de moyens pour la prévention, résultat : une situation presque hors de contrôle.
Cette tension perpétuelle crée une peur palpable dans tous les milieux, ce qui fait la joie des vendeurs de grigri, des religieux et de tous illuminés voire même des sectes.
Face à cette criminalité toujours en hausse, la nouvelle République de Californie essaye de renforcer les effectifs de police et créer plusieurs autres pôles pour assurer le maintien de l’ordre et ses possibilités d’actions. Toute cette nouvelle structure est soumise à énormément de pression (médiatique, gouvernementale et surtout citoyenne) et n’a toujours pas fait ces preuves. La police est débordée et en sous effectifs face à l’omniprésence des crimes et des délits perpétrés dans la ville des Anges.

 

Vous faites partis d’un (relativement) jeune service créé, le Central Organization for Public Security alias C.O.P.S.. À mi-chemin entre le SWAT et la police de rue, cet organe des forces de l’ordre était considérée comme l’élite à sa création. Maintenant l’insigne et le statut de COPS est dénigré par les pontes et boudée par les policiers de la rue.
À vous la joie de patrouiller sur le FreeWay, les poursuites endiablées et la rue comme terrain de jeu. Pas question de se la jouer Dirty Harry, les mafieux, gangs et autres petites frappes aimeraient bien avoir à leur palmarès un COPS. Et autant dire que la belle plaque COPS (comme toutes les autres inscriptions de cette organisation) peut tracer, sur vous, une belle cible avec l’inscription « à abattre! ».

Entre Humour décalé et Horreur contemporaine, vivez l’expérience d’être un flic au cœur d’illégalités et d’inégalités. Le Défi COPS :
« Protéger et Servir sans se faire trouer la peau ! »

Le livre de base
Le livre de base est un format A4 à couverture rigide en couleur. À la première lecture, on peut être sceptique : tout se déroule dans une seule ville et on est en droit de se demander si le cadre du jeu n’est pas trop restreint. Mais on hausse les épaules en se disant « il en faut plus pour rebuter un membre de la Ligue ». La suite de la lecture est peu rassurante : une tonne d’informations remplies les pages en noir & blanc, parsemé d’illustration parfois en couleur.
L’ouvrage est beau, mais il faut vraiment y aller en douceur ou bien adopter la technique du « je lis en diagonale, on verra plus tard » car sinon vous risquez de faire une petite indigestion, et soit reposer le livre, soit devoir le livre très lentement ce qui peut décourager. Mais pour des joueurs ayant lu Capharnaüm, ça reste du petit lait tout ça 😉
On en prend plein la figures entre les illustrations et les bon gros clichés américains & flics. On a déjà vu ça dans pleins de films, mais pas dans du JDR. Il manque une grosse partie sur les procédures policières, les lois en vigueur. C’est dommage et on se dit qu’il va falloir investir dans un supplément alors que c’est un peu plus qu’un « simple détail » pour des flics. Le jeu semble jouable malgré tout mais il sera donc meilleur avec un plus gros investissement.

Après le chapitre de création de personnages et de règles, vous avez une partie qui détaille la vie d’un COPS. Vous ne jouez pas des durs increvables, mais des êtres humains qui ont une vie à côté de leur boulot. Cette section est très agréable à lire, un revers du décor où l’on apprend que tout le monde à des secrets, des motivations et des péripéties de la vie quotidienne qui peuvent plus ou moins influencer le « boulot ».

Le livre se termine par un scénario, court, qui sert d’introduction. Si ce n’est pas le meilleur de la gamme, il a au moins le mérite d’initier les joueurs, de les « bizuter », d’apprendre ce qu’est la ville, ses dangers, mais aussi ses évolutions possibles. On sent que rien n’est figé, et c’est plutôt rassurant pour la suite.

La création de personnage

Cops SWAT

Ah ! Après une grosse partie background on entre dans le vif du sujet. Notre patience est récompensée : faire son personnage s’avère être un petit plaisir.
Vous allez pouvoir choisir son origine et enfance (issu de milieu pauvre, ouvrier, aisé, riche etc.) puis ses études. Vous déterminez ensuite comment votre personnage à décidé d’entrer dans la police. Sachez que toutes vos décisions peuvent impacter votre fiche personnage, attribuant parfois malus et bonus.

Système
Simple et efficace, avec une orientation « combat urbain » appréciable. Pas de prise de tête. Bref, on ne change pas une logique qui gagne et vous disposez donc de caractéristiques : Carrure, Charme, Coordination, Éducation, Perception, Réflexes et Sang-Froid. Ces scores déterminent le nombre de D10 que vous allez lancer lors d’un test. Vous avez ensuite un panel de compétence avec un score qui détermine le minimum à faire sur les dés.

Par exemple, je veux tirer sur une cible en fuite. J’ai 4 en coordination, je jette donc 4D10. J’ai 3+ en compétence « Armes à feu » : seul les dés qui afficheront 3 ou + seront pris en compte pour la réussite.

Voilà pour le cœur du système, car vient se greffer à ça une multitude de petites règles (comme accumuler des bonus ou malus en fonction de nos décisions). Mais déjà avec une base simple et la possibilité de combiner différentes caractéristiques / compétences en fonction du contexte varie énormément les test en cours de jeu. C’est pas mal ! Par exemple si je tire sur cette cible en fuite alors que je suis moi même poursuivit, et donc en état de stress, j’utiliserais plutôt la caractéristique Sang-froid plutôt que Coordination, ce qui peut tout changer.

Criminels so swag !
Criminels so sweet !

Les plus « grosses » règles complémentaires concernent les interrogatoires et les poursuites. Pour la 1ère, vous avez un guide sur comment « mener un interrogatoire ». Même s’il manque d’exemple, ce chapitre reste très utile, surtout à des joueurs moins expérimentés. Le 100% rôle-play fonctionne aussi, ce qui rend cette partie facultative, et reste un guide pour les types de tests à effectuer. Pour la seconde, le poursuivi et le poursuivant ont chacun avec un nombre de D10 à lancer pour la conduite ou la course à pied, en opposition. Le jet gagnant fait perdre 1D10 à l’adversaire et il doit alors choisir entre jeter moins de dés en risquant de se faire rattraper, ou le conserver qui devient « spécial » : s’il n’affiche pas un succès lors des jets futurs, il faudra consulter une table qui vous dira les péripéties et dangers rencontrés (comme bousculer un body-builder qui aura un sacré coup de foudre pour vous !).

 

La gamme
Le jeu dispose d’un écran de jeu mettant en scène un JT avec des images de COPS dans le feu de l’action. De quoi mettre l’ambiance et de contextualiser très vite qui sont les PJ et comment la société les perçois. En dehors de l’écran on peut énumérer les nombreux supplément de COPS, les 5 premiers sont de la 2eme éditions (identique à la 1ère apparemment). Les autres sont en passe d’être également réédités. D’ailleurs, il y en a tellement qu’on vous laisse ici le lien vers la liste du Grog, où si vous avez besoin ou envie d’en savoir plus sur un supplément, vous les trouvez : http://www.legrog.org/jeux/cops

cops

Au final on en pense quoi ? Ben c’est que c’est du lourd ! De l’action, de l’enquête et de la sueur ! 16/20 aller !

Auteurs: GIL & Saphie