» Barbarians of Lemuria. Arpentez les jungles de Qush infestées de prédateurs, écumez les mers en compagnie des féroces pirates de l’île du Crâne, perdez-vous dans les souks d’Halakh la cité des assassins, explorez les tombeaux des antiques Rois-Sorciers…
En Lémurie, il y a toujours un trésor à piller, une princesse à sauver, un nécromant à affronter ! »_ Ludosphérik
Avec un tel pitch de départ, si l’on est fan des univers de barbares aux pec’ huilés et donzelles galbées, on a forcément son petit cœur qui s’emballe » Huaaaa grougrou ! Moi veut taper du monstre bien dégueulasse! « . Non mais franchement ? Qui n’a jamais rêvé d’entrer dans sa télé cathodique pour rejoindre Conan le Barbare? Et botter des culs à coups de moulinets d’épée à deux mains ? Toi, au fond, tu peux quitter cet article si ce genre d’univers n’a jamais émoustillé ta fibre aventurière. Car là on va parler d’un jeu de rôles méd-fan qui puise dans les codes de la Sword & Sorcery. Pour les autres: la suite pourrait vous mettre l’eau à la bouche.
Concrètement, c’est quoi ?
» Barbarians of Lemuria « a commencé en 2004 comme un jeu de rôle amateur gratuit. Il prenait alors comme univers de référence l’univers des romans Thongor écrit par Lin Carter. Quatre ans plus tard, l’auteur du jeu a décidé d’en sortir une version commerciale. Par rapport à la première version celle-ci proposait un univers original, car l’auteur n’a pas eu les droits liés aux romans de Lin Carter. Le système d’avantages/désavantages et un système d’alchimie étaient également tous deux absents du système original. » _ Le Grog
Le jeu tient dans un joli livre de 214 pages noir&blanc, à couverture souple en couleur. Pour moins de 30€ (!) vous avez : un univers, un bestiaire, un système de jeu et 5 scénarios. Franchement on ne voit plus ça dans nos boutiques à ce prix-là depuis des lustres. De quoi faire hausser les sourcils avant de les froncer avec la réflexion typique « hmm c’est trop beau pour être vrai, c’est qu’il y a anguille sous roche ? »
Pas le moins du monde. La couverture souple n’est absolument pas gênante. Encore moins les illustrations toutes en noir et blanc de Emmanuel Roudier, qui donne un cachet particulier voir même savoureux et cohérent au livre. J’adore son travail qui m’avait complètement séduit sur Würm. Un régal pour les yeux! Pas de grosse coquille en vue, une belle mise en page. Non vraiment on ne voit pas trop ce qu’on pourrait reprocher techniquement livre.
La version française de cet ouvrage n’est pas exactement la traduction de l’édition « Mythic de Barbarians of Lemuria ». Des scénarios de création française remplacent certains scénarios originaux, et les personnages pré-tirés de l’édition US sont supprimés. Je n’en dirai pas plus car je n’ai pas le livre en main. J’ai juste pu le feuilleter en boutique, et la première impression est excellente. Je vous invite à en lire davantage sur le contenu du bouquin via les critiques sur le Grog et sur l’épisode qui lui est consacré sur Rôliste TV.
N’y ayant jamais joué auparavant, c’est donc pour moi et mes amis rôlistes une découverte. Testé Jeudi 02/02/17 et masterisé par Thierno : on va enfin vous dire ce qu’on en pense.
La création de personnage
Pour notre première partie nous avons eu droit à des prétirés. Cependant je me suis quand même renseigné sur la mécanique de création de personnages, qui reste un point-clé dans un JDR. Alors la première question qu’on se pose c’est: on joue quoi exactement?
Dans Barbarians of Lemuria, on incarne des personnages stéréotypés et héroïques du style « Conan le Barbare » ou « Le Roi scorpion » etc. Ni bons, ni mauvais en somme, ils cherchent avant tout la fureur des combats, la gloire et la fortune. Rien de mieux qu’un bon trésor pour faire une tournée générale dans une taverne sulfureuse, et raconter son aventure. Armé de notre feuille vierge, il faut répartir 4 points parmi 4 attributs: Vigueur, Agilité, Esprit, Aura (les grands classiques). Puis 4 points parmi 4 aptitudes de combat: Bagarre! Mêlée, tir, défense. Et pour finir encore 4 points parmi 4 carrières au choix. Il existe 25 carrières comme: Barbare, Chasseur, Marchand, Voleur, Assassin, Noble, Médecin, Ménestrel, Pirate, Prêtre ou Sorcier etc etc. De quoi faire des combinaisons bien sympathiques non ?
C’est presque terminé car il ne reste plus qu’à définir l’origine de votre personnage. Son origine va en effet apporter des avantages et désavantages, les langues parlées et l’attribution de points d’héroïsme. De quoi enrichir un peu le « Background » de l’avatar.
Comment ça se joue Barbarians of Lemuria ?
Bon alors là, soyons honnête : c’est très simple et déjà vu. On balance 2d6 et la somme est additionnée au score de l’attribut qui correspond au test, puis au rang de carrière (si on a des points). Ensuite on prend en compte les malus et bonus (entre +1 pour une action facile et -4 pour une action improbable). Si le résultat est supérieur ou égal à 9, c’est bon. Un 12 sur les 2d6 est toujours une réussite et un 2 un échec.
Que du bon quoi car j’aime quand c’est simple et intuitif (pour ne pas demander toutes les 5 minutes au MJ « c’est comment qu’on calcule déjà? »). Ce système marche pour tout : hors combat et en combat, pas besoin de se prendre le chou, après tout nous sommes des barbares quoi !
Ma magie dans Barbarians of Lemuria est libre, et Elle a 2 origines: sorcellerie ou divine. La différence entre les deux est distincte : un sorcier dispose d’une réserve de « points de pouvoir » pour jeter des sorts. Il se régénère ces points partiellement tous les jours. Un prêtre, ou un druide, dispose en revanche d’un « droit » à jeter un nombre de sorts avant de devoir retourner à son temple.
Notez qu’il y a 4 « niveaux » de sort. plus le sort est de haut niveau plus il sera puissant mais coutera bien plus cher en points de pouvoir ou en « droit », ainsi qu’en pré-requis (faut bien sacrifier une jolie princesse à moment donné).
Sur le même principe de « points » à dépenser, l’alchimiste lui peut créer des objets apportant des bonus. Il y a, tout comme les sorts, 4 niveaux pour ses créations: courantes, peu communes, rares et uniques.
Voilà on a fait le tour des règles : maintenant place au test !
On teste !
Avec Artoo, Jeuvodent, Forlatt, Nara et moi-même, nous sommes chauds comme des braises en attendant notre Mj. On se remémore, autour d’un coca et de nouilles sautés, les aventures de Conan le barbare. Bien dans l’ambiance, les personnages prétirés nous sont présentés. Et on n’est pas déçu : du pur cliché S&S ! Le barbare à la Conan, le pote filou (c’est toujours le mec un peu lâche, mais qui suit le héros partout, et le sort parfois de situation un peu complexe avec ses tours de voleurs), le noble à la grosse masse qui a mis en colère une pnj sorcière très puissante ( et on se demande bien pourquoi ? ), la sorcière aux gros seins, et pour finir le géant nounours (qui se balade avec une épée 2 mains mais est bien plus efficace à mains nues).
Après avoir prit connaissance des points de règles et de nos avatars, l’aventure démarre comme toujours dans une bonne taverne. Une fois la quête sous le coude, on se rend sur les lieux avec le but de « nettoyer » tout ce qui traine. Un plan sans finesse comme on les aime 😉
On croise typiquement de bons vieux squelettes qui vont finir embrochés, coupés, broyés. Que ce soit à coups d’épée, de flèches, de masse, voire en jeu de quilles à main nue : on se fait bien plaisir à dépenser nos points d’héroïsme pour améliorer nos actions dans le but de faire le plus BADASS possible.
Lorsqu’on arrive vers la fin (avec pas mal de délires et fous rires au passage) on tombe sur un « Poussa », décrit par notre Mj comme un bonhomme énorme, jaune criard, allongé dans un canapé tel un Jabba le Hutt, avec la particularité de n’avoir aucun point faible. Car celui-ci est tellement enveloppé dans son propre gras du bide que pas mal de chose lui rebondisse dessus (ou alors on y perd ses flèches). Au point que même après avoir constaté l’inefficacité de nos lames sur lui, l’idée de l’étrangler à mains nues déclencha un gros fou rire: « Il est ou le cou ? », « Ah! Je mets pas mes mains là dedans pour le trouver ! », « Dégoutant! ». Entre-temps l’un d’entre nous se fait littéralement rouler dessus par une magnifique jeune femme sous l’emprise du Poussa: elle défendait son maitre avec une danse des plus mortelles.
« tu as l’impression que tu t’es prit une locomotive sur le crâne »_Mj
« Quoi? Encore?! »_le noble
« Pas mal le noble : ça fait deux fois qu’il se prend un train dans la tronche et il est encore en vie ! »_le nournours
« Je veux lui couper les jambes! »_le barbare
Fort heureusement les héros que nous sommes réussirs à faire fuir le Poussa (bon en fait, il s’est barré tout seul via une trappe et avec son canapé). Et nous libérons la jeune femme, Valéria, de l’emprise en lui retirant un bracelet à sa cheville… tout en repoussant le barbare qui insistait pour lui couper la chambre (dans le doute, on ne sait jamais quoi!).
Le trésor est alors sous nos yeux : coffres de bijoux, de pièces d’or, des fourrures, des épices etc. C’est à ce moment-là qu’on comprend que gagner de l’expérience va dépendre de la façon dont on va dépenser tout ça: en alcool ? En femmes? Une maison pourquoi pas ? Une monture redoutable ? Ou encore des vêtements qui feront de votre héros le plus stylé de tout Lémuria ! Et franchement je trouve que c’est la façon la plus cool d’obtenir de l’exp pour son personnage que j’ai pu voir !
Alors finalement on en a pensé quoi ? Ben ma foi… On a adoré ! Et on vous recommande chaudement 🙂